Quid des stéroïdes dans la néphropathie à IgA ?

Publié par

Nous avons vu, avec la présentation de la Pr Sophie de Seigneux sur la néphropathie à IgA que les stéroïdes ont peu de place dans le traitement de la néphropathie à IgA.

Une revue récente de la Dr Rosanna Coppo propose un nouvel algorithm de prise en charge suite aux dernières études sur la néphropathie à IgA avec les affirmations suivantes.[1]

  • Un traitement conservateur vigoureux avec un blocage du système rénine-angiotensine aldostérone (SRAA), la prise en charge des facteurs de risque cardio-vasculaire et des changements d’hygiène de vie  sont bénéfiques à un tiers des patients avec une protéinurie entre 0.75 et 3.5 g par jour et sans risque de progresion rapide (protéinurie inférieure à 3.5 g par jour et DFGe > 30 ml/min/1.73 m2), ou diminution du DFGe inférieure à 30% dans les 6 derniers mois.
  • Selon l’étude Stop-IgAN, les stéroïdes induisent une rémission de la protéinurie, sur un suivi de 3 ans, plus fréquemement que le bloquage du SRAA seul. Cependant après 3 ans, il n’a pas été retrouvé de protection de la fonction rénale chez les patients non à haut risque.[2]
  • Il existe cependant une corrélation claire entre la diminution de la protéinurie et la perte du DFG. Un bénéfice à long terme devrait donc être attendu du traitement stéroïdes chez les patients avec un DFG supérieur à 60 ml/min qui obtiennent une protéinurie inférieur à 1 g par jour.
  • Les patients avec un DFG inférieur à 50 ml/min peuvent bénéficier des stéroïdes mais sans association avec des agents alkylants ou des anti-métabolites.[3]
  • Les patients avec une protéinurie persistante de plus de 3 g par jour pourraient être mieux protéger quant à la progression de l’insuffisance rénale chronique s’ils sont traités par stéroïdes en plus du blocage du SRAA.[3]
  • Les stéroïdes ajoutés au blocage du SRAA n’amènent pas de bénéfice chez les patients avec une protéinurie de 0.75 à 1.5 g en l’absence d’hypercellularité mésangiale ou d’atteinte tubulo-interstitielle (MEST score).

Quelques observations nécessitent confirmation par des études randomisées contrôlées.

  • Les patients avec une protéinurie inférieure à 1 g par jour avec une hypercellularité mésangiale (M1) pourraient être à risque de progression et bénéficier d’un traitement stéroïdes.[4] Les patients avec une protéinurie  inférieure à 0.5 g par jour et une hypercellularité mésangiale ou endothéliale (M1 ou E1) pourraient être à risque de développer une protéinurie supérieure à 1 à 2 g par jour et bénéficier d’une traitement stéroïdes précoce.

L’histologie (score MEST) en sus de la protéinurie et du DFG au moment de la biopsie rénale pourrait aider à sélectionner les patients à même de bénéficier d’un traitement par stéroïdes !

Capture d’écran 2016-11-09 à 16.12.16.png

Voir aussi

Néphropathie à IgA ou Maladie de Berger
Informations pour les patients sur la maladie de Berger
La néphropathie à IgA ou maladie de Berger
Mise au point sur la maladie de Berger

Source

  1. Rosanna Coppo. Corticosteroids in IgA Nephropathy: Lessons from Recent Studies. J Am Soc Nephrol 2016
  2. Rauen et al. Intensive Supportive Care Plus Immunosuppression in IgA Nephropathie. N Engl J Med 2015; 373: 2225
  3. Tesar et al. VALIGA study of the ERA-EDTA Immunonephrology Working Group: Corticosteroids in IgA nephropathy. J Am Soc Nephrol 2015; 26: 2248
  4. Barbour et al. The MEST score provides earlier risk prediction in IgA nephropathy. Kidney Int 2016; 89: 167

 

2 commentaires

  1. Bonjour,
    La présentation du Pr Sophie de Seigneux sur la néphropathie à IgA est indisponible. Serait’il possible de la remettre en ligne.
    Merci pour votre aide et votre site.
    Cordialement

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s