Nous avons vécu le cas d’une dame de 76 ans avec un lymphome du manteau diagnostiqué il y a plus de 5 ans avec différentes chimiothérapies (CHOP-rituximab, everolimus) et radiothérapie.
Le traitement a été repris en octobre 2009 par rituximab, puis bendamustine en raison de la progression d’adénopathies rétro-péritonéales et d’une splénomégalie.
15 jours après la chimiothérapie de bendamustine, la patiente se présente aux urgence en raison d’une asthénie avec depuis 4 jours des nausées/vomissements et des douleurs abdominales. Elle n’a presque rien mangé, ne s’est pas hydratée et est anurique.
L’examen clinique est sans particularité et le laboratoire montre une insuffisance rénale aiguë (créatinine 894 µmol/l et urée 66.5 mmol/l), un potassium à 7.4 mmol/l, un calcium corrigé à 1.42 mmol/l, un phosphate à 5.4 mmol/l, un CO2 total à 13.2 mmol/l, un LDH à 470 U/l, un acide urique à 1530 µmol/l et une hémoglobine à 85 g/l.
Cette constellation IRA, hyperkaliémie, acide urique augmenté et hyperphosphatémie nous fait poser le diagnostic de syndrome de lyse tumorale.
La patiente a eu besoin d’une hémodiafiltration continue transitoire, elle a reçu une hydratation généreuse ainsi que du fasturtec®. L’évolution a été bonne avec récupération d’une fonction rénale normale.
Ce cas est classique d’un syndrome de lyse tumorale et cette petite présentation nous en rappelle la clinique, la prévention et le traitement. Je pense que le point le plus important est l’identification des patients à risque et le traitement préventif !!!
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