Préservation du capital veineux des patients insuffisants rénaux

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La protection du réseau veineux doit s’intégrer dans une politique de gestion à long terme de l’ensemble du système veineux, de façon à le maintenir le plus intègre possible, le plus longtemps possible.

C’est l’ensemble du réseau veineux qui doit être protégé, tant périphérique (veine de l’avant-bras, du pli du coude et du bras) que profond (veines jugulaires, fémorales et sous-clavières).

Cette protection doit être mise en œuvre le plus tôt possible et poursuivie même lorsque l’abord vasculaire de dialyse est créé.

Cette protection est justifiée non seulement chez les patients en hémodialyse mais aussi en dialyse péritonéale et chez les transplantés. Toute ponction veineuse périphérique ou cathétérisme veineux (Venflon®) entraîne de fait une effraction de la veine. Cette dernière peut s’accompagner d’un hématome péri veineux, voire d’une « veinite ». L’effraction veineuse entraîne obligatoirement un processus cicatriciel avec quelquefois une diminution du calibre due à la prolifération des fibroblastes.

Comment préserver le réseau veineux ?

Pour le réseau veineux superficiel, ceci se fait  par ponction des veines du dos de la main. Le réseau veineux du dos de la main est facile d’accès et il est relativement important. La prise de sang doit se faire selon une technique rigoureuse au moyen d’une aiguille très fine adaptée (type Butterfly de Gauge 21 à 24)

Si le patient est bien préparé, si l’infirmière est entraînée, la ponction sur les veines du dos de la main n’est pas plus douloureuse ni plus difficile que la ponction au pli du coude.

  • Mettre les mains dans l’eau chaude (un peu plus que tiède) avant la prise de sang, c’est le patient qui décide de la température.
  • Si le patient doit attendre, lui demander de laisser pendre son bras.
  • Si la prise de sang ne requiert pas d’être à jeun, on peut lui proposer un thé chaud qui va aider à la dilatation des veines.
  • Surtout l’infirmière doit prendre son temps et elle ne doit pas être stressée.
  • Avant la ponction, l’explication du soin est indispensable et on doit avoir l’accord du patient.

Peut-on faire une prise de sang dans une FAV en dehors des séances de dialyse ?

Il faudrait ne pas devoir faire de prise de sang les jours de non dialyse, mais au cas où une urgence s’impose, on doit prélever par la FAV. Le soin doit être fait avec une petite aiguille (type Butterfly de Gauge 21 à 24) et par une infirmière formée à cet effet. Si l’infirmière n’est pas formée à la ponction des fistules, on lui conseillera le dos de la main. Il est même préférable de piquer le dos de la main côté fistule plutôt que le pli du coude de l’autre côté. Par contre jamais de Venflon®, même sur la main, du côté de la FAV

Après la transplantation, si le patient a une FAV, les prises de sang doivent être faites par cet abord jusqu’à sa fermeture. Le patient doit être prévenu par le néphrologue qui fait le suivi après la greffe et les infirmières de consultation doivent être formées à ces ponctions.

On ne peut pas obliger un patient à accepter une ponction sur la main, de même qu’on ne peut pas obliger une infirmière à ponctionner sur le dos de la main. Il vaut mieux renoncer, plutôt que rompre la bonne harmonie entre soignant et soigné.

Librement adapté de l’article de Bernadette Gombert-Jupille (infirmière spécialiste clinique en néphrologie) [retrouver le texte original au format PDF dans le journal di@alisez n°22, 2.4 Mo]

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