La péritonite est une complication grave de la dialyse péritonéale et la principale cause d’échec de la technique. Dans les dernières recommandations savantes (ISPD) publiées en 2005, 2 termes similaires sont utilisés avec des définitions différentes:
- relapsing peritonitis: une péritonite, avec soit le même germe, soit une culture négative, qui se produit dans les 4 semaines suivant la résolution d’un épisode de péritonite.
- recurrent peritonitis: une péritonite qui se produit dans les 4 semaines suivant la résolution d’un épisode de péritonite, mais avec un germe différent.
Pour choisir une définition différente à des termes similaires, il faut qu’il y ait une implication clinique et c’est ce que se sont attelés à démontrer les auteurs de ce papier évaluant 2’390 épisodes de péritonites entre 1994 et 2007 à Hong-Kong. Sur ce collectif, 157 péritonites remplissaient la définition de « relapsing » et 125, celle de « recurrent » Elles ont été comparées à un groupe contrôle de 764 péritonites.
Pour la « relapsing », les germe les plus fréquents sont les Staphylococcus coagulase négatif et les Pseudomonas, alors que pour la « recurrent » c’est des germes non-Pseudomonas Gram négatif et une flore mixte qui sont retrouvés. Ces résultats suggèrent que l’on est en face de deux entités cliniques différentes et que les recommandations de l’ISPD ont du sens. La physiopathologie mise en avant pour un épisode de péritonite « recurrent » est un dérèglement de la flore intestinale lié à un traitement antibiotique préalable provoquant une translocation bactérienne de germes gastro-intestinaux. Contrairement à ce que l’on rapporte habituellement, c’est ici la péritonite « recurrent » qui a le moins bon pronostic (réponse au traitement, retrait de cathéter et mortalité). Les épisodes de péritonite « relapsing » sont peut-être traités plus agressivement en raison des recommandations actuelles.