Les cellules souches mésenchymateuses (MSCs) en transplantation rénale

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Voici l’excellente présentation de la Dr Karine Hadaya sur l’article paru dans le JAMA intitulé Induction Therapy With Autologous Mesenchymal Stem Cells in Living-Related Kidney Transplants

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Les cellules souches mésenchymateuses (MSCs) sont des cellules souches tissulaires multipotentes donnant naissance aux tissus conjonctifs du squelette (os, cartilage, stroma médullaire à différenciation vasculaire musculaire lisse et adipocytes). De façon plus contestée, elles donneraient également naissance aux cellules musculaires sarcomériques (squelettiques et cardiaques) et aux cellules endothéliales, voire à des cellules d’origine non mésodermique, tels les hépatocytes ou les cellules neurales.

Une étude Westenfelder et coll. a démontré que l’injection intra-artérielle de ces cellules immédiatement ou 24 heures après un épisode d’ischémie rénale chez le rat entraîne une protection.[1] Celle-ci se traduit par une amélioration de la fonction rénale et une diminution des lésions histologiques tubulaires. Pourtant, les cellules souches mésenchymateuses injectées ne se différencient pas en cellules épithéliales. Grâce à une technique très intéressante de microscopie confocale biphotonique in vivo, les auteurs montrent qu’elles n’intègrent pas la structure tubulaire, mais restent attachées à l’endothélium des capillaires péritubulaires. C’est là qu’elles exercent un effet protecteur paracrine, en libérant des facteurs anti-apoptotiques ou mitogènes et des cytokines anti-inflammatoires.

Cette « hypothèse paracrine » explique aussi la protection apportée par les cellules souches mésenchymateuses dans les lésions ischémiques myocardiques.[2] Elle pourrait en fait expliquer le rôle attribué aux cellules souches médullaires dans bien des modèles de régénération/réparation.

Illustration tirée de Nauta et coll. Blood 2007[3]

Les MSCs ont ainsi un effet immunomodulateur. Le Blanc et coll. avaient montré, dans le cas d’un greffon contre l’hôte (GVH) chez un garçon de 9 ans avec leucémie lymphoblastique aiguë (LLA) ne répondant à aucun traitement, que la perfusion des MSCs de la maman avait permis une bonne évolution.[4]

Une première étude de sécurité et de faisabilité dans la greffe rénale est parue l’année passée.[5]

Je ne suis pas sûr de bien comprendre tous les mécanismes d’action, mais ce « traitement » permettrait de réduire la dose des immunosuppresseurs! A suivre…

Source

1. Tögel F, Hu Z, Weiss K, Isaac J, Lange C, Westenfelder C: Administered mesenchymal stem cells protect against ischemic acute renal failure through differentiation-independent mechanisms. Am J Physiol Renal Physiol 2005, 289:F31–42.

2. Gnecchi M, He H, Liang OD, Melo LG, Morello F, Mu H, Noiseux N, Zhang L, Pratt RE, Ingwall JS, Dzau VJ: Paracrine action accounts for marked protection of ischemic heart by Akt-modified mesenchymal stem cells. Nat Med 2005, 11:367–368.

3. Nauta AJ, Fibbe WE: Immunomodulatory properties of mesenchymal stromal cells. Blood 2007, 110:3499–3506.

4. Le Blanc K, Rasmusson I, Sundberg B, Götherström C, Hassan M, Uzunel M, Ringdén O: Treatment of severe acute graft-versus-host disease with third party haploidentical mesenchymal stem cells. Lancet 2004, 363:1439–1441.

5. Perico N, Casiraghi F, Introna M, Gotti E, Todeschini M, Cavinato RA, Capelli C, Rambaldi A, Cassis P, Rizzo P, Cortinovis M, Marasà M, Golay J, Noris M, Remuzzi G: Autologous mesenchymal stromal cells and kidney transplantation: a pilot study of safety and clinical feasibility. Clin J Am Soc Nephrol 2011, 6:412–422.

3 commentaires

      1. Merci pour votre réponse.

        Pour parler d’un tout autre sujet, j’aurai aimé avoir votre avis sur le régime du dr Seignalet, basé une alimentation sans gluten, sans lactose, sans mais, avec des cuissons douces…

        D’apres une étude, appliquée sur 8 patients atteints de la néphropathie à IgA ou maladie de Berger, la diététique préconisée par le Dr Seignalet a réussi à arrêter l’évolution de la maladie dans 7 cas.
        Merci par avance de votre réponse.
        Audrey

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