Médecine basée sur les preuves et néphrologie

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Nous avons été « éduqués » avec la médecine basée sur les preuves. Cependant, la néphrologie ne semble pas être un bon élève quand on prend les résultats d’une étude réalisée par Strippoli et coll en 2004. Ceux-ci ont comparé les études publiées dans différentes spécialités de médecine interne entre 1996 et 2002. Ils trouvent que le nombre d’études randomisées contrôlées (randomized controlled trials [RCT]) en néphrologie est le plus faible des différentes spécialités(cf graphique). Les RCT représentent 1.15% de toutes les publications. Le sujet des glomérulonéphrites est le moins bien représenté. La qualité des RCT est bas (unclear allocation concealment, lack of reported blinding…)

Does a relatively small speciality with relatively rare diseases mean that trials are impratical?

On trouve des éléments de réponse dans l’éditorial qui accompagne cet article:

  • Type of specific area: p.e, le HIV entraîne plus d’intérêt pour le dévelopment de nouveaux traitements que la GN membraneuse, car plus fréquent!
  • Availability of new (or more) effective drugs, either from the same classe or a new one: pas de nouveau traitement à tester pour la GN à lésions glomérulaires minimes!
  • Sufficient number of patients available for a trial: les patients étant mieux traités, il en faut plus pour démontrer l’effet d’un nouveau traitement. 1500 pour RENAAL et IDNT, probablement > 5’ooo pour les prochains essais sur ce sujet. Le recrutement peut être difficile pour des pathologies rares comme les GN.
  • Funding
  • Regulatory requirement…
  • Capable and interested clinical triallists: besoin de leader pour mener des études de grandes envergures (cf étude RENAL avec le groupe ANZICS)
  • Local therapy reimbursement strategies: si le médicament n’est pas remboursé, pas de moyen de faire une étude!

Je ne sais pas ce qu’il en est entre 2002 et 2010, à savoir si nous sommes toujours bon dernier. Toujours est-il qu’il est important de pouvoir réaliser des RCT à grande échelle pour pouvoir améliorer la prise en charge de nos patients et pour ne pas faire de la médecine basée sur des opinions ou des expériences, mais sur des preuves!

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