Voici l’excellente présentation de la Dr Belén Ponte sur l’étude parue dans le JAMA: Fatal and Nonfatal Outcomes, Incidence of Hypertension, and Blood Pressure Changes in Relation to Urinary Sodium Excretion.[1]
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Les évidences concernant la prise de sel et la pression artérielle viennent d’études de population et d’études randomisées d’interventions diététiques.[2-4] La moyenne journalière d’excrétion de sodium est de 0.2 à 242.1 mmol.[2] Dans une méta-analyse de 31 études d’une durée minimum de 4 semaines, la réduction de l’excrétion de sodium de 75 mmol est associé à une baisse moyenne de la pression artérielle de 5.06/2.07 mmHg chez les participants hypertendus et de 2.03/0.99 mmHg chez les participants non hypertendus.[4] C’est de ces études qu’est sorti le concept qu’une prise journalière de 3 g de sel devrait diminuer les événements cardiovasculaires et diminuer les coûts de la santé.[5-7]
Image tiré de [7]
Il n’y a pourtant pas d’étude de population longitudinale qui a confirmé ces assomptions.
L’étude du JAMA a suivi 3681 participants de 2 cohortes (FLEMENGHO et EPOGH) sur 7.9 ans en moyenne. Les résultats sont étonnants puisqu’il y a plus de décès dans le groupe avec l’excrétion urinaire de sodium la plus basse (107 mmol). Je vous laisse prendre connaissance de la présentation pour l’ensemble des résultats, mais je note qu’une augmentation de 100 mmol d’excrétion de sodium est associé à une augmentation de 1.71 mmHg de tension artérielle systolique (P. < 0.01) sans changement de la pression artérielle diastolique. Ce qui fait conclure aux auteurs que cette étude contredit les modèles mathématiques qui estiment qu’une prise moindre de sel sauve des vies et coûte moins cher. [5-7] Ils ne peuvent pas soutenir les recommandations actuelles de diminution de la prise de sel pour tout le monde et sans discrimination.
Dans un commentaire dans Kidney International, He et coll. (auteur de la méta-analyse de 2004[4]) attaquent cette étude en la qualifiant d’imparfaite et qu’elle ne peut remettre en question le bien fondé d’un régime pauvre en sel.[8] Les attaques concernent la récolte urinaire de 24h, la mortalité cardiovasculaire basse, la cohorte tension artérielle, les conclusions des auteurs et le suivi..
The paper by Stolarz-Skrzypek et al. and other papers with paradoxical findings related to methodologic flaws should not divert us from reducing salt intake worldwide.
Bref, il faut manger moins de sel…
Source
1. Stolarz-Skrzypek K, Kuznetsova T, Thijs L, Tikhonoff V, Seidlerová J, Richart T, Jin Y, Olszanecka A, Malyutina S, Casiglia E, Filipovský J, Kawecka-Jaszcz K, Nikitin Y, Staessen JA, European Project on Genes in Hypertension (EPOGH) Investigators: Fatal and nonfatal outcomes, incidence of hypertension, and blood pressure changes in relation to urinary sodium excretion. JAMA 2011, 305:1777–1785.
2. Intersalt: an international study of electrolyte excretion and blood pressure. Results for 24 hour urinary sodium and potassium excretion. Intersalt Cooperative Research Group. BMJ 1988, 297:319–328.
3. Sacks FM, Svetkey LP, Vollmer WM, Appel LJ, Bray GA, Harsha D, Obarzanek E, Conlin PR, Miller ER, Simons-Morton DG, Karanja N, Lin PH, DASH-Sodium Collaborative Research Group: Effects on blood pressure of reduced dietary sodium and the Dietary Approaches to Stop Hypertension (DASH) diet. DASH-Sodium Collaborative Research Group. N. Engl. J. Med. 2001, 344:3–10.
4. He FJ, MacGregor GA: Effect of longer-term modest salt reduction on blood pressure. Cochrane Database Syst Rev 2004:CD004937.
5. Palar K, Sturm R: Potential societal savings from reduced sodium consumption in the U.S. adult population. Am J Health Promot 2009, 24:49–57.
6. Smith-Spangler CM, Juusola JL, Enns EA, Owens DK, Garber AM: Population strategies to decrease sodium intake and the burden of cardiovascular disease: a cost-effectiveness analysis. Ann Intern Med 2010, 152:481–7, W170–3.
7. Bibbins-Domingo K, Chertow GM, Coxson PG, Moran A, Lightwood JM, Pletcher MJ, Goldman L: Projected effect of dietary salt reductions on future cardiovascular disease. N Engl J Med 2010, 362:590–599.
8. He FJ, Appel LJ, Cappuccio FP, de Wardener HE, MacGregor GA: Does reducing salt intake increase cardiovascular mortality&quest. Kidney Int 2011, 80:696–698.
Les mécanismes biologiques sont plus complexes que ce que l’on imagine à première vue…
Merci pour votre article !
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