Du Calgon® pour vos vaisseaux!

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Nous sommes protégés de calcifications indésirables par le pyrophosphate endogène qui empêche la formation du « tartre » à l’intérieur de nos vaisseaux. Ce pyrophosphate inorganique (PPi) ralentit la transformation de phosphate de calcium amorphe en sa forme cristalline. Cette observation a donné lieu au développement des biphosphonate où une liaison P-O-P est remplacé par une liaison P-C-P.

Dans une étude réalisée chez 115 patients avec insuffisance rénale chronique de stade 4 à 5, les auteurs ont mesuré le taux plasmatique de PPi et l’ont corrélé avec le degré de calcifications des gros vaisseaux obtenu par CT au niveau de l’artère fémorale superficielle. Il existe une relation inverse (non significative) entre le taux sanguin de PPi et le degré de calcification.

La formation de PPi est ubiquitaire dans le corps et régulée par trois facteurs:

  1. l’enzyme limitante « ecto-nucleotide pyrophosphatase phospho-diesterase-1 » (ENPP-1)
  2. le transporteur transmembranaire « ANK« 
  3. l’enzyme liée à la membrane « tissue non-specific alkaline phosphatase » (TNAP)

La balance du pyrophosphate (PPi) – synthèse et dégradation

(vert = protection contre calcifications, rouge = induction de calcifications)

Il existe des déficits en ENPP-1 et ANK chez la souris qui aboutissent à des calcifications dystrophiques. Ces constatations et la présente étude ouvrent la porte à des spéculations de traitements pour empêcher la calcifications des vaisseaux basées sur 3 mécanismes:

  • stimulation de la synthèse du PPi par induction de ENPP-1, pas de recherche là-dessus ?
  • prévention de la dégradation du PPi par inhibition TNAP, il existe un inhibiteur de la phosphatase alcaline (PA) mais qui agit sur toutes les PA, sans distinction !
  • remplacement du PPi par un traitement de biphosphonate. Des données existent chez l’animal et chez l’homme. Le pamidronate a été utilisé en cas de calciphylaxie chez un patient urémique et l’etidronate a été utilisé chez des patients dialysés pour diminuer les calcifications coronariennes.

On ne sait malheureusement pas utiliser les biphosphonates chez nos patients avec insuffisance rénale terminale. La demi-vie n’est pas connue et le risque d’os adynamique est important. Ce qui fait que le bénéfice que l’on pourrait en tirer sur la calcification des vaisseaux est probablement trop faible par rapport aux risques d’un tel traitement. Le calgon® pour empêcher le tarte de se déposer dans les vaisseaux n’existe malheureusement par encore !

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